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«Le made in France, c’est 365 jours dans l’année !»Michel Biéro, Co-gérant de Lidl France

EÌlue enseigne préférée des français, Lidl développe depus trois une stratégie valorisant la production française. Michel Biéro, co-gérant de Lidl France travaille notamment au développement de contrats signés avec les producteurs, de façon à préserver leur savoir-faire.

Univers made in France :

Le Made in France est au coeur de la stratégie de Lidl. Pourtant, cela ne collait pas vraiment à votre image ?

Michel Biéro : Nous avions une image de méchant hard discounter allemand. Pourtant, depuis des années, nous vendons des produits français. Quand on a déménagé notre siège de Strasbourg à Paris, en 2013, nous avons pris la décision de créer une centrale d’achat made in France, la demande du consommateur étant de plus en plus forte. Aujourd’hui, chez nous, on réfléchit made in France, 365 jours dans l’année. Nous nous revendiquons aussi comme une entreprise française à part entière. Nous avons 1 500 magasins français, 25 000 salariés français et 75 % de produits français dans notre offre. Nous pourrons peut-être globalement grimper jusqu’à 78 ou 80 %. Sur le lait, nous sommes déjà passés de 82 % à 100 % d’origine française. Dans la char- cuterie, de 7 % à 55 %. Et sur la viande, de 60 à 98 %.

Vous avez notamment signé des contrats avec les producteurs ?

Nous avons exposé sur le salon de l’Agriculture en 2015 dans l’objectif de rencontrer le monde agricole. C’est essentiel de mettre les producteurs dans la boucle. C’est l’une des solutions pour sortir de la crise agricole. L’éleveur me dit à quel prix je dois lui payer le kilo de porc pour qu’il puisse vivre décemment de son travail. Et je m’engage à lui payer ce prix, selon une certaine durée, convenue ensemble. Ensuite, je négocie avec l’industriel. Chez nous, tous les achats sont centralisés. Nous sommes donc obligés de travailler avec les industriels, qui préparent le produit, l’emballent, le livrent sur palettes, sauf dans les fruits et légumes ouÌ€ nous achetons en direct à la production. Jusqu’à présent, on discutait le bout de gras avec l’industriel et ce dernier donnait des miettes aux éleveurs. Aujourd’hui, chacun y met un peu de sa poche et tout le monde y est gagnant car au final, on vend plus de produits. Nous avons retrouvé la confiance du consommateur. Sur l’emballage, nous jouons la transparence.

Ces tripartites concernent les autres filières ?

Mon rêve est de déployer cette démarche sur la totalité du lait, du boeuf et du porc. Dans les Hauts-de-France, nous allons développer, avec un industriel, la saucisse de Lille, du pâté, du jambon… Ainsi, 80 % des porcs que nous achetons s’appuieront sur des tripartites, pas seulement le porc frais. En ce qui concerne les volailles, nous commençons les discussions sur les oeufs. Pour le boeuf, une tripartite a démarré dans le charolais. Dans le lait, je ne pourrai aller au-delà de 20 % des volumes en tripartite. Lactalis et Sodiaal n’en veulent pas. Mais nous avons développé avec la Laiterie-de-Saint-Denis-de-l’Hôtel une tripartite qui fonctionne très bien. Les producteurs sont contents. Ils ont une visibilité sur le long terme.

Vous avez également créé un fonds de soutien pour les éleveurs ?

Une collecte de 3 centimes sur chaque litre de lait vendu a été mise en place. Le lait, avec 300 millions de litres par an, est le produit qu’on vend le plus. En six mois, 4 millions d’euros ont été récoltés. Une goutte d’eau certes mais un pavé pour dire que si tout le monde s’y mettait, nous aurions facilement cent millions d’euros.

Et pour le reste de l’assortiment ?

Sur la gamme Saveurs de nos régions, nous avons déjà plus de 110 produits. Nous travaillons de plus en plus avec des regroupements de producteurs locaux, comme Saveurs en nord, Fruits et légumes d’Alsace… En revanche, Produits de Bretagne ne veut pas travailler avec nous. C’est dommage.

Par Laurent Dollez

Directeur de la publication, Rédacteur en chef

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