Fiers des scientifiques hexagonaux, les Français conservent une foi inébranlable dans la recherche, vecteur de progrès et de compétitivité pour le pays.
- Symbole de l’excellence de la formation française, les chercheurs hexagonaux jouissent d’une bonne ou excellente réputation auprès de 90% de la population.
- Même si les filières scientifiques ont fait l’objet d’une certaine désaffectation, la recherche demeure une filière professionnelle prestigieuse pour près de 9 Français sur 10, permettant d’exercer des métiers porteurs de sens (88%).
- A tel point que deux tiers des Français recommanderaient à leurs enfants de s’orienter vers une carrière dans cette filière.
- Loin de l’image du professeur nimbus, perché dans sa tour d’ivoire, et malgré des inquiétudes profondes liées à l’alimentation et au nucléaire, la recherche est pour les Français une source d’espoir (84%) et de progrès pour améliorer dans leur vie quotidienne les transports et la mobilité (82%), la santé (81%) et l’environnement (77%).
- Ces constats, consensuels sont un peu moins partagés par les jeunes de 18 à 24 ans : 19% d’entre eux considèrent notamment que la recherche est une source d’inquiétude plutôt qu’une source d’espoir.
- Dans l’attente d’un plan Macron sensé soutenir le secteur, trois Français sur quatre déplorent le manque de financements alloués par l’Etat à la recherche en France.
- Véritable motif de fierté nationale, la recherche est un vecteur du rayonnement de la France dans le monde (84%), permet aux entreprises d’innover (86%), et contribue selon les Français à la croissance économique (79%), la création d’emplois (73%) et la création d’entreprises (70%).
Sur le modèle de la Silicon Valley triomphante, l’explosion du digital a fortement démocratisé les concepts d’innovation, de startup, d’investisseur et de levée de fonds auprès du » grand public «. Il est ainsi admis que la France héberge de nombreuses pépites du numérique en quête de financement, et que nos talents brillent de par le monde pour leurs compétences dans des domaines aussi variés que les algorithmes, l’Intelligence Artificielle ou l’Internet des Objets.
Le secteur de la recherche, pourtant lui-même indissociable de l’innovation, semble être resté en marge de ce phénomène. Entre la désaffection de certaines filières scientifiques etle verdict des classements internationaux, assisterait-on à un déclin de la culture scientifique en France ? Comment les Français perçoivent-ils le rôle du chercheur dans la société comme dans l’entreprise? Ont-ils confiance en la recherche pour créer des emplois et des retombées économiques pour le pays ? Ce faisant, la recherche scientifique pourrait-elle devenir un nouvel eldorado pour les investisseurs ?
C’est pour répondre à ces questions que Quattrocento, fabrique d’entreprises dans les sciences du vivant, et l’institut Opinionway ont mené l’enquête sur un échantillon de 1059 personnes représentatif de la population française gée de 18 ans et plus.
Carrières, rémunérations, motivations : la recherche scientifique jouit d’une aura intacte aux yeux des Français
Près de 9 Français sur 10 (88%) ont une bonne opinion (22% une très bonne opinion) de la recherche scientifique. A leurs yeux, elle constitue une filière professionnelle prestigieuse, permettant d’exercer des métiers porteurs de sens (88%) et offrant des perspectives de développement et de croissance pour l’économie française (85%).
De même, les personnes interrogées estiment que les parcours professionnels des scientifiques sont riches en opportunités d’emplois (67%) et permettent d’avoir des perspectives de carrière et d’évolution importantes (71%). Elles se montrent nettement plus mesurées en ce qui concerne le niveau de rémunération (65% d’avis positifs seulement), et ce d’autant plus que les personnes sont bien formées ou bien informées. La préoccupation sur le niveau d’attractivité des carrières de chercheurs dans le public ressort en creux de l’étude, derrière toute la confiance manifestée envers les chercheurs.
Ultime preuve de son image très positive aux yeux du grand public : les deux tiers des Français (66%) pourraient recommander à leurs enfants de s’orienter vers une carrière dans la recherche scientifique.
Formation, impact éthique, social et environnemental : les Français ont une confiance aveugle dans le rôle des chercheurs dans la société
Les chercheurs bénéficient également d’une excellente réputation : 90% des Français déclarent en avoir une bonne opinion, voire une très bonne opinion (31%). Pour eux, ils mènent leurs travaux en faisant preuve d’éthique : 85% estiment qu’ils mettent tout en oeuvre pour obtenir des résultats et bien gérer les crédits qui leur sont alloués (68%).Pour les répondants, les chercheurs ont également conscience des conséquences potentielles de leurs recherches: les Français leur font massivement confiance pour se soucier des conséquences environnementales et sanitaires (71%), des problèmes éthiques (67%) et des conséquences sociales de leurs recherches (63%).
Cette confiance dans l’éthique professionnelle des chercheurs et leur bonne réputation s’explique par la qualité de la formation des chercheurs en France : 87% estiment qu’elle est de bonne qualité, voire excellente pour 23%.
De façon surprenante, malgré un climat de défiance généralisé, le récent débat sur les vaccins et autres faits divers, les Français considèrent dans leur grande majorité la recherche scientifique comme une source d’espoir (84%), un synonyme de progrès contribuant à améliorer nos conditions d’existence : les transports et la mobilité (82%), la santé (81%), l’environnement (77%), mais aussi la recherche spatiale (74%), l’habitat (72%), les médicaments (68%) et la défense (62%).
…mais de profondes sources d’inquiétude demeurent autour de l’alimentation, du nucléaire et de la génétique
Deux domaines de recherches, assez controversés, suscitent plus de craintes que d’espoir chez les Français : il s’agit des recherches sur l’alimentation, et en particulier les OGM (68%), ainsi que de la recherche sur le nucléaire (65%). Ils se montrent également circonspects concernant les recherches dans le domaine de la génétique (47% déclarent craindre les recherches dans ce domaine) et partagés sur la recherche robotique et l’intelligence artificielle (47% de craintes).
A noter : près d’un jeune sur cinq considèrent la recherche comme une source d’inquiétude (19% des personnes gées de 18 à 24 ans) plutôt qu’une source d’espoir. D’ailleurs, seulement 58% d’entre eux (contre 73% des personnes gées de 65 ans et plus) se montrent confiants vis-à-vis des capacités des chercheurs à se soucier des conséquences environnementales et des problèmes éthiques (57% contre 67%) liés à leurs recherches.
Création d’entreprises, emploi et retombées économiques : les Français ont foi en la recherche scientifique !
Les Français sont unanimes pour louer le rôle bénéfique de la recherche scientifique : ils jugent que la recherche permet aux entreprises d’innover (86%), qu’elle contribue à la croissance économique (79%), à la création d’emplois (73%) et à la création d’entreprises (70%).
La recherche scientifique est également perçue comme un moteur essentiel de progrès pour l’humanité. Pour les Français, la recherche permet de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons (84%) et d’améliorer les conditions de vie de l’humanité (84%). L’excellence de la recherche scientifique en France, qui figure au rang des nations ayant gagné le plus grand nombre de prix Nobel et de médailles Fields, contribue au rayonnement de la France dans le monde pour 84% des personnes interrogées.
La recherche scientifique, un nouvel eldorado pour les investisseurs ?
Pour les personnes interrogées, les acteurs institutionnels doivent avoir un rôle prépondérant dans le financement de la recherche. Ainsi, 87% des Français déclarent que ce financement doit avant tout provenir des pouvoirs publics, 75% des entreprises publiques et 69% des universités et grandes écoles. Le secteur privé n’est pas en reste, puisque 74% des Français considèrent que les entreprises privées doivent elles aussi contribuer au financement de la recherche.
Si la société civile n’est pas perçue comme devant être au premier plan des financeurs de la recherche, les Français estiment que les citoyens contribuent de manière plutôt satisfaisante au financement de la recherche. Plus de la moitié des personnes interrogées (53%) considèrent ainsi que la recherche bénéficie de suffisamment de donations, provenant de manifestations comme le Téléthon ou d’associations à but non lucratif.
En revanche, les Français pointent du doigt l’insuffisance des autres sources de financement de la recherche. Près des trois quarts d’entre eux (74%) dénoncent le manque de crédits alloués par les pouvoirs publics et 69% déclarent que les entreprises privées ne contribuent pas de manière suffisante.
» La recherche française et les chercheurs jouissent d’une excellente réputation en France : dans l’inconscient collectif cela reste une filière très prestigieuse. L’accélération du rythme des innovations fait que les Français perçoivent beaucoup plus qu’auparavant l’apport bénéfique de la recherche dans les progrès humain, la création de richesse et la compétitivité du pays, « commente Bertrand FOURQUET, président fondateur de Quattrocento, fabrique d’entreprises dans les sciences du vivant. » Pourtant le potentiel de création d’entreprise issue de la recherche est encore largement sous-estimé en France! De la récente considération des projets dits deeptech par les investisseurs financiers au regain d’intérêt pour les filières scientifiques en passant par une ambition encore timide pour le rôle que pourrait jouer la recherche, de nombreux défis commencent à être relevés. En cela, mettre en avant le potentiel de la recherche en matière d’innovation, de création d’entreprise et d’emploi peut offrir un vrai débouché et de nouvelles perspectives très enthousiasmantes pour cette filière d’excellence française «.