Pour l’Association de Promotion de la Volaille Française (APVF), consommer est un acte de haute importance. Explications avec Roland Tonarelli, son président.
Univers made in France : Pourquoi est-ce important de défendre les volailles d’origine française ?
Roland Tonarelli : AÌ€ l’époque de la création de l’APVF par les organisations professionnelles de la filière il y a une dizaine d’années, la France était le 1er producteur européen de volailles. Ce n’est plus le cas. Elle occupe désormais la troisième place derrière la Pologne et l’Allemagne. La concurrence s’est considérablement exacerbée, et pas seulement en Europe. Le Brésil et la Thaïlande ont également accéléré leurs exportations, notamment pour la fabrication de produits élaborés. Aujourd’hui, la priorité, c’est de combattre ces produits, également largement utilisés dans les métiers de la restauration. Si nous n’agissons pas, demain nous n’aurons plus que du poulet de pays tiers…
Quelles sont les garanties apportées par le logo Volaille Française ?
Ce logo, exclusivement utilisé par des entreprises adhérentes à l’APVF, assure que la volaille est née, élevée, abattue et transformée en France dans le respect de bonnes pratiques, garantes d’hygiène et de sécurité. La présence de ce logo sur les volailles entières et les découpes est en train de se généraliser.
On le trouve désormais aussi sur les produits transformés et les plats préparés. Les grandes surfaces jouent le jeu. Notre objectif est de convaincre les industriels d’accompagner notre démarche. Bonduelle et Routhiau nous ont déjà suivis, tout comme certaines grandes enseignes de restauration, Mc Donald’s et KFC en l’occurrence, qui utilisent le logo Volaille Française.
Quelles sont les spécificités de la production française ?
Les professionnels français vont au-delà de la réglementation européenne en matière de traçabilité, de qualité, d’utilisation de produits phytosanitaires, de bien-être animal ou encore de respect du droit du travail, et cela même pour les poulets dit standards. Ils investissent pour répondre à la quête de réassurance des consommateurs. Ce qui n’est pas garanti par tous les produits importés. Un seul exemple : les producteurs brésiliens utilisent des farines de viande, interdites en France.
La campagne de communication de l’APVF l’idée que choisir une volaille française, c’est faire un acte citoyen, pourquoi ?
La préférence nationale en la matière est primordiale. Consommer français est certes un choix d’origine des produits mais aussi une forme de soutien à tous les opérateurs de la filière. C’est un acte solidaire. Aujourd’hui, quand on achète une volaille française, on s’engage entre autres pour l’emploi, le maintien du tissu régional agricole et donc de l’économie dans sa globalité. Je suis optimiste car les Français sont de plus en plus sensibles à ce discours.
